Section Paris 14ème

Section Paris 14ème
Accueil
 
 

05 mars18:00
 

Conserver la maîtrise publique de la lutte pour le climat

Nicolas Liébault, pour le groupe des élus communistes à la mairie du 14ème, est intervenu lors de la séance du lundi 2 mars du Conseil d’arrondissement, à l’occasion d’une délibération pour souligner les dangers du «fonds vert» sensé financer le nouveau plan Climat Energie.

«Nous souscrivons aux objectifs de ce plan Climat Energie, mais nous sommes plus dubitatifs sur le type de moyens alloués pour y parvenir. Le débat a été mené lorsque le plan a été voté il y a quelques mois. Aussi je ne répéterai pas les arguments développés par notre groupe à ce moment.

J’insisterai cependant sur le lancement d’un fonds d’investissement territorial dédié à la transition écologique, le fameux «fonds vert». L’enveloppe financière doit être investie dans des entreprises «vertueuses» en matière de lutte contre le changement climatique, à travers la prise de participations en fonds propres. C’est là que nous cessons de suivre la majorité.

La transition écologique doit être financée pour assurer aux générations de demain un environnement sain et un avenir serein. Mais pouvons-nous réellement faire confiance aux investisseurs privés et au monde de la finance pour prendre les bonnes décisions et faire confiance au «capitalisme vert» pour résoudre le problème colossal posé par ce même capitalisme, à savoir l’exploitation sans retenue de l’environnement?

Certes, sont exclus de ce fonds les acteurs qui participent à des secteurs producteurs de gaz à effet de serre pour rester dans une logique environnementale vertueuse, et aussi les acteurs qui ne présenteraient pas des gages suffisants en matière de transparence et de bonne conduite financière.

Mais, la société de consommation, de production et les logiques financières qui ont permis le développement de nos sociétés, sont bâties sur des impératifs de rentabilité à court-terme. Le capital cherche la rentabilité la plus importante et la plus rapide possible. Cette temporalité vient en contradiction intrinsèque avec la temporalité des enjeux écologiques de long-terme.

Ce dont nous avons besoin pour réaliser la transition écologique c’est d’une réelle planification écologique, impulsée, soutenue, conduite par la puissance publique. La puissance publique est la seule à même de garantir l’intérêt général et d’avoir une vision de long terme.

Ce projet de «fonds vert» risque même de permettre à certaines grandes entreprises, de se racheter à peu de frais une bonne communication repeinte en vert. Nous voyons que le fonds verra comme fées autour de son berceau, les groupes du luxe comme LVMH, avec Bernard Arnault, la finance douteuse comme JP Morgan, la Société générale ou la BNP Paribas, ou des groupes en lien l’industrie du carbone comme Total ou Engie.»