Section Paris 14ème

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05 mars18:00
 

Former les acteurs de la biodiversité: un enjeu majeur

Nicolas Liébault, pour le groupe des élus communistes au Conseil du 14ème arrondissement, est intervenu lors de la séance du lundi 2 mars 2018, pour faire part, à l’occasion de l’examen du plan Biodiversité, de son inquiétude sur la privatisation possible de l’école Du Breuil qui forme les jardiniers paysagistes de la Ville de Paris.

«Le groupe des élus communistes souscrit aux objectifs de ce plan sur la biodiversité. Nous voudrions simplement mettre l’accent une fois de plus sur la certaine contradiction entre les objectifs et certains moyens alloués. J’insisterai ici sur la situation de l’École Du Breuil qui est l’école de jardiniers paysagistes de la Direction des espaces verts (DEVE) située dans le 12ème. La question nous concerne car ces jardiniers joueront un rôle essentiel dans la mise en œuvre du plan sur la biodiversité.

Un rapport de l’Inspection générale d’il y a dix ans pointait déjà des difficultés de l’École Du Breuil liées, je cite, «d’une part à l’inadaptation de ses locaux à la mise en œuvre d’une pédagogie moderne, d’autre part à la faiblesse des moyens humains et financiers dont elle dispose sur un plan administratif et à son positionnement au sein de sa direction de tutelle». Depuis, cela ne s’est guère amélioré.

Or, la Ville de Paris entend aujourd’hui modifier le statut de l’École Du Breuil, actuellement administrée en régie directe par la DEVE, pour qu’elle devienne un établissement public en régie personnalisée doté d’une personnalité morale et de l’autonomie financière.

Les personnels de l’École craignent que ce changement de statut rende son offre de formation et ses moyens subordonnés à des financements privés, au détriment de la mission de service public et de l’accès égalitaire aux formations dont la Ville doit être garante. Ils craignent notamment les conséquences sur les rythmes de travail des jardiniers et leurs onze jours de congé liés à l’encadrement des élèves.

Ils sont aussi inquiets dans ce cadre du manque de moyens humains et matériels permettant de parvenir aux objectifs du plan et face à l’évolution de l’offre pédagogique où les formations initiales semblent sacrifiées au profit des formations continues. Des formations initiales, gratuites, qui permettent à de nombreux élèves du secondaire de redonner un sens aux apprentissages et de réussir leur parcours scolaire.

Cela ouvre la voie à la privatisation. Ainsi, le rapport de l’Inspection générale posait la question: «la question de la rentabilité de l’École peut être posée en ces termes: que coûterait le recours à un prestataire extérieur qui ne serait pas intimement partie prenante de cette culture?».

Nous voterons pour ce plan mais tout en étant vigilant sur les moyens humains et financiers et la formation des personnels sensés mettre en œuvre cette politique municipale.»